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Qu’est-ce que l’innovation selon Clayton Christensen ?

Clayton Christensen, professeur à Harvard Business School, publie en 1997 « The innovator’s Dilemna », ouvrage dans lequel il développe la théorie de la « Disruptive Innovation ». Clayton Christensen distingue trois types d’innovation :

  • Les innovations de continuité (sustaining innovation) :
    Des modèles vieillissants sont remplacés par de nouveaux modèles. Par exemple, une voiture hybride remplace une voiture standard. L’effet est neutre sur l’activité économique, et sur la création d’emplois. Pour la compétitivité, l’effet de cette innovation est de courte durée, car ces innovations sont copiées. Le modèle est celui des entreprises en hyper concurrence.
  • Les innovations d’efficience :
    Elles réduisent le coût de la production et de la distribution des produits et services existants. Par exemple, les services publics en ligne, low cost.
  •  Les innovations transformatrices (empowering innovation) :
    Elles transforment des produits compliqués, couteux et peu accessibles, en produits simples pour le plus grand nombre. Ces innovations créent de l’emploi : elles nécessitent de plus en plus de personnes pour assembler, distribuer, vendre ces produits. Leur caractéristique principale est de donner du pouvoir (empowering) à l’utilisateur. La Ford T ou le poste de radio Sony, puis l’Iphone en sont des exemples.

L’originalité de la réflexion de Clayton Christensen est d’interroger, économiquement, les entreprises sur leur intérêt à réfléchir sur les usages. La condition de ces « innovations de rupture » est d’être en mesure de réfléchir aux usages des produits :ŒŒ

  • par une organisation d’entreprise adéquateŒŒ
  • par des processus de débat interne et externe : dans quelle mesure le produit sera-t-il utile à la société ? Dans quelle mesure répond-il aux défis écologiques, sociaux ?

Clayton Christensen souligne que les grandes entreprises traditionnelles restent bloquées sur les innovations d’efficience, celles qui ne créent pas de nouvelles richesses. L’innovation ne fonctionne donc pas alors comme un modèle économique régulateur. Elle n’est pas le moteur à plein régime de la compétitivité qu’il pourrait être. Sur le plan de l’emploi, le blocage sur l’innovation d’efficience pousse les salariés qui ont des compétences devenues obsolètes à grossir le rang des chômeurs…tandis que les innovations de transformation changent la nature des emplois, en créant des postes qui ne peuvent pas être pourvus.

Voilà pourquoi, selon Cristensen « Les nouvelles technologies peuvent provoquer la faillite des grandes firmes ».

Anne-Florence Quintin

Le dilemme de l’entreprise est bien : Faut-il continuer à faire ce que l’on sait bien faire, ou chercher une innovation de rupture qui fera apparaitre de nouveaux besoins, au risque d’éteindre le marché initial ?